Ce jour était un peu particulier pour la Serdaigle et son approche avait fait naître de nombreux questionnements. C'était le jour où William rencontrerait leur père qu'ils n'avaient pas vu depuis maintenant un peu plus de 10 ans et le Serpentard serait absent pendant quelques heures, le temps de l'entretien. La jeune fille avait cru qu'elle se se sentirait seule à ce moment là mais quelle ne fût pas sa surprise quand elle eut soudain la sensation d'être un peu libérée lorsqu'elle se rappela que ce samedi, les élèves avaient le droit d'aller à Pré-Au-Lard.

Maintenant qu'elle était majeure, la jeune fille avait pu signer elle-même l'autorisation que les soeurs de Saint Andrews ne lui avaient pas donné et se rendre au village en compagnie d'un ami. De son ami.
Parce que c'était avec Nicolas Clark qu'elle effectuait cette toute première sortie du château et elle en était ravie. La faire avec William ne lui avait d'ailleurs même pas traversé l'esprit puisque c'était avec Nicolas et personne d'autre qu'elle voulait le faire.

Vêtue chaudement parce que les températures chutaient ces derniers jours, la future médicomage disparaissait presque sous son écharpe de laine en grosse maille quand elle descendit le grand escalier de marbre pour rejoindre le troupeau d'élèves qui s'en allaient. Ils avaient convenu de se retrouver par là avec Nicolas et elle commençait à se demander si c'était bien judicieux parce qu'elle ne voyait pas comment elle pourrait retrouver la trace du jeune garçon de cette manière.

Elle le vit enfin de dos et signifia sa présence en lui tapotant l'épaule.

Cassidy était bien emmitouflée, mais on pouvait voir que ses yeux souriaient quand elle se retrouva enfin face à Nicolas Clark. Elle serrait la précieuse autorisation de sortie dans ses moufles et fût presque surprise quand Picott l'autorisa à quitter les lieux comme si elle n'y avait jamais vraiment cru. Elle n'était attendu à ce qu'on lui dise : "Non ! Mademoiselle Galbraith, cette autorisation n'est pas valable ! Vous n'avez pas mieux à faire ? Allez donc à la Bibliothèque !" Mais il n'en fût rien et elle marchait à côté de Nicolas sur le chemin qui menait au célèbre village de sorciers.
Elle remarqua que son ami faillit lui prendre la main mais se ravisa, alors elle la lui prit elle-même.

"William n'est pas là de la journée." l'informa t'elle, comme si cette simple information pouvait influencer le comportement du Gryffondor et Cassidy savait très bien que c'était le cas. De plus, elle avait parlé à son frère et demandé de la laisser avoir les amis qu'elle voulait.

En tout bien tout honneur les deux amis marchèrent main dans la main jusqu'au cœur du village. Cassidy n'avait que peu d'argent : une bourse de quelques mornilles, à peine un gallion, qu'elle partageait avec Will et c'était tout ce qui restait de l'achat de leurs fournitures sur le Chemin de Traverse. Elle l'avait prise au cas où parce qu'elle savait qu'on pouvait acheter beaucoup de choses au village tout en sachant qu'elle n'irait pas bien loin avec ce qu'elle avait.
Le regard des autres ? Oh, la Serdaigle ne s'en préoccupait pas. En fait elle ne se préoccupait que d'une regard d'une seule personne qui était absente ce jour, alors elle pouvait être elle-même.

Une fois sur la place, on aurait dit que Cassidy n'avait pas les yeux assez grand pour tout regarder. Elle adorait Poudlard mais sortir de l'enceinte de l'école était tellement nouveau pour elle que ça avait comme un goût de liberté. Elle vit passer un groupe d'élèves avec un énorme sac de friandises, d'autres avec des sacs remplis de farce et attrapes, tout le monde riait joyeusement. Certains livraient une bataille de boules de neige des plus épique, un sorcier jouait d'une drôle d'instrument avec 4 cordes et des touches de piano, bref, l'ambiance était parfaite et la Serdaigle était aux anges, mais malgré toutes ses couches de vêtements, elle commençait à grelotter.

"C'est merveilleux !" dit-elle en lâchant la main de son ami et en se réchauffant avec ses bras. Il ne lui vint pas à l'idée de se plaindre du froid, de toutes façons elle ne se plaignait jamais. Elle se tourna vers son ami et lui demanda :

"Et si tu m'emmenais dans les endroits que tu aimes ?"